La crise sanitaire a fortement impacté le tissu économique français. Face à cette situation, l'État, via la Banque des Territoires et la Bpifrance, a mis en place un dispositif d'aides pour soutenir les entreprises, notamment les TPE et PME. C'est dans ce contexte que les prêts participatifs, appelés aussi PGE, font leur apparition comme un outil de relance stratégique. Au fil de cet article, nous allons décortiquer ce dispositif et voir comment il peut aider les entreprises à traverser la crise.
Les prêts participatifs constituent un dispositif de financement à mi-chemin entre le prêt bancaire traditionnel et les fonds propres. En effet, ils sont remboursables sur une durée longue (5 à 7 ans), mais ne nécessitent pas de garantie. De plus, leur taux d'intérêt est souvent plus élevé que celui des prêts bancaires, du fait du risque plus important pour le prêteur.
Ce type de financement peut s'avérer particulièrement intéressant pour les PME en quête de fonds pour investir et se développer. Il permet en effet de mobiliser des capitaux sans diluer le capital de l'entreprise, ni hypothéquer ses actifs. C'est donc un outil de levier financier supplémentaire pour les dirigeants d'entreprise.
Face à la crise, l'État a décidé d'apporter sa garantie aux prêts participatifs accordés par les banques aux entreprises. C'est le PGE, ou Prêt Garanti par l'État, qui a été mobilisé à cet effet.
Ainsi, l'État se porte caution à hauteur de 90% du montant du prêt en cas de défaut de l'emprunteur. Cette garantie publique permet de rassurer les prêteurs et de stimuler le financement des entreprises en difficulté. De plus, elle contribue à maintenir les taux d'intérêt des prêts participatifs à un niveau raisonnable, malgré le risque plus élevé que représente ce type de financement.
Pour bénéficier du PGE, les entreprises doivent remplir certains critères. Elles doivent être immatriculées en France, ne pas faire l'objet d'une procédure collective et ne pas avoir déclaré de pertes lors des deux derniers exercices clos avant le 1er mars 2020.
Ces critères permettent de cibler les entreprises viables, mais fragilisées par la crise. En outre, le PGE est accessible à toutes les structures juridiques (SARL, SAS, SA, etc.) et tous les secteurs d'activité.
Outre le PGE, les entreprises peuvent bénéficier de dispositifs de soutien financiers locaux. Par exemple, dans les Hauts-de-Seine, la CCI (Chambre de Commerce et d'Industrie) a mis en place un fonds de soutien aux entreprises doté de 1 million d'euros.
De même, la ville de Paris a décliné son plan de relance à l'échelle locale, avec une enveloppe de 200 millions d'euros dédiée aux prêts participatifs. Ces dispositifs locaux viennent compléter le soutien apporté par l'État, en ciblant les besoins spécifiques des entreprises de chaque territoire.
En définitive, les prêts participatifs soutenus par l'État constituent un outil précieux pour aider les TPE et PME à traverser la crise. Grâce à la garantie de l'État, les banques sont incitées à prendre davantage de risques et à financer les entreprises en difficulté. Toutefois, pour bénéficier de ces aides, les entreprises doivent être vigilantes et bien se renseigner sur les conditions d'accès et les modalités de remboursement. En effet, comme tout prêt, les prêts participatifs doivent être remboursés, et leur non-remboursement peut avoir des conséquences graves pour l'entreprise.
Dans la perspective de soutenir les entreprises, en particulier les TPE et PME, plusieurs clubs et réseaux se sont mobilisés pour proposer des prêts participatifs. Ces structures, souvent pilotées par les Chambres de Commerce et d'Industrie, comme la CCI Paris, sont d'une grande aide pour les entrepreneurs.
En effet, ces clubs et réseaux de prêts participatifs permettent aux entreprises de trouver des fonds lorsque les solutions traditionnelles de financement sont insuffisantes ou inaccessibles. Ils offrent une alternative crédible et rassurante, en particulier grâce à l'accompagnement qu'ils proposent aux entrepreneurs.
De plus, ces clubs et réseaux sont souvent porteurs d'initiatives locales. Par exemple, dans le département des Hauts-de-Seine, plusieurs clubs de prêteurs participatifs ont vu le jour. A Saint-Denis, le réseau "Boost PME" a ainsi été créé pour dynamiser le tissu économique local et soutenir les PME fragilisées par la crise sanitaire.
En somme, les clubs et réseaux de prêts participatifs jouent un rôle clé dans le financement des entreprises, en particulier dans les territoires où l'accès au crédit peut être plus difficile.
En parallèle des prêts participatifs, l'Etat a également lancé les obligations de relance. Ce dispositif, mis en place dans le cadre du plan de relance post-crise sanitaire, vise à faciliter l'accès des PME et ETI à la dette obligataire.
Ce type de financement, couramment utilisé par les grandes entreprises, était jusqu'alors peu accessible aux PME et ETI. Or, les obligations de relance ouvrent cette possibilité. En effet, elles permettent aux entreprises d'emprunter auprès des investisseurs institutionnels, en échange d'un engagement à rembourser le capital emprunté, majoré d'un taux d'intérêt, à une date donnée.
Selon la Banque de France, ce dispositif pourrait permettre de mobiliser jusqu'à 20 milliards d'euros en faveur des entreprises françaises. C'est un enjeu majeur pour soutenir la reprise économique et la transition écologique des entreprises. En effet, une partie de ces obligations de relance doit être consacrée à des projets verts, conformément aux objectifs de la loi climat.
En conclusion, l'Etat français, via divers dispositifs et en partenariat avec les acteurs locaux, a su mettre en place des mesures de soutien efficaces pour aider les TPE et PME à traverser la crise sanitaire. Grâce aux prêts participatifs, aux clubs et réseaux de prêts, aux obligations de relance et au PGE, des solutions de financement adaptées sont proposées aux entreprises, quelle que soit leur taille ou leur situation financière.
Toutefois, comme le souligne la commission des finances du Sénat, il est crucial que ces aides soient utilisées à bon escient pour soutenir la croissance et l'investissement, et non pour couvrir des pertes d'exploitation. En outre, les entreprises doivent rester vigilantes quant à leur capacité de remboursement, pour éviter toute situation de surendettement.
Enfin, il est important de rappeler que ces dispositifs ne sont pas des solutions miracles, mais des outils complémentaires qui, utilisés de manière judicieuse, peuvent permettre aux entreprises de rebondir et de se développer dans un contexte économique difficile.